Basée dans le nord de l’Angleterre, Sarah Wade est responsable de secteur à l’Alliance for Water Stewardship (AWS) depuis 2018. Son rôle consiste à travailler avec les entreprises au sein des secteurs prioritaires de l’AWS (agriculture, produits chimiques et pharmaceutiques, production d’aliments et de boissons, textiles et microélectronique) afin de faire progresser la gestion de l’eau dans le monde. Elle les aide à comprendre les risques liés à l’eau, à en savoir plus sur la gestion de l’eau et à prendre des mesures éclairées là où elles sont le plus nécessaires. Sarah aide également les entreprises à utiliser la norme AWS, qui fournit un cadre permettant aux entreprises et aux organisations de progresser vers une bonne gestion de l’eau en induisant des changements afin d’atteindre cinq résultats : la bonne gouvernance de l’eau, l’équilibre durable de l’eau, une bonne qualité de l’eau, les zones importantes liées à l’eau et l’eau potable, ainsi que l’assainissement et l’hygiène pour tous.

En tant que responsable de secteur à l’Alliance for Water Stewardship (AWS), Sarah remarque que de nombreux secteurs se demandent comment gérer de façon durable leur utilisation de l’eau : producteurs agricoles, fabricants de produits alimentaires et de boissons, entreprises textiles et microélectroniques. Chaque secteur s’intéresse de plus en plus à la combinaison de la gestion de l’eau et des solutions fondées sur la nature. 

En particulier, la qualité et la quantité de l’eau sont d’une importance capitale pour les producteurs agricoles du Canada et du monde entier.  

« Il y a davantage de possibilités de relier les travaux dans le domaine de l’eau, la biodiversité et le carbone », explique Sarah. « En utilisant la norme AWS et des solutions fondées sur la nature, nous touchons à plusieurs aspects de la durabilité et apportons des avantages multiples en matière de durabilité, de lutte contre les changements climatiques et de biodiversité. Cela peut créer une offre plus intéressante pour une ferme ou d’autres producteurs agricoles. » 

Elle cite le cas de propriétaires fonciers qui installent et restaurent des zones humides sur leurs fermes et leurs ranchs. Ces projets ont un effet d’entraînement et contribuent à améliorer la qualité de l’eau sur la ferme et dans l’ensemble du bassin versant.  

« Il y a aussi une prise de conscience croissante de la nécessité de ralentir l’écoulement de l’eau sur les terres, compte tenu de l’intensité croissante des cycles d’inondation et de sécheresse. Les solutions fondées sur la nature peuvent contribuer à ralentir l’eau et à créer des habitats », explique Sarah. « De plus, elles créent de meilleures options pour le stockage de l’eau dans le sol. Une bonne intendance de l’eau est en fait une bonne gestion des sols, et une bonne gestion des terres. » 

Ces résultats écologiques génèrent également une résilience économique pour les producteurs agricoles. Une meilleure qualité du sol peut être bénéfique aux cultures, entraîner une diminution des ravinements et réduire la pression sur les infrastructures agricoles. Un stockage d’eau plus important permet d’atténuer les effets de la sécheresse ou des inondations, ce qui est préférable pour un fonctionnement régulier et moins coûteux en cas de crise.  

Non seulement la gestion proactive permet de réaliser des économies, mais les régimes de gestion de l’eau sur la ferme peuvent être adaptés pour améliorer l’efficacité et générer des gains financiers pour les producteurs. 

Création de solutions 

Lorsque Sarah a assisté à la Conférence des Nations unies sur l’eau 2023 à New York – la première du genre depuis 50 ans –, les solutions fondées sur la nature étaient au cœur des discussions.  

« Les gens recherchent des solutions simples et reproductibles qui peuvent être déployées partout », affirme-t-elle. « Les experts affirment que ces solutions peuvent fonctionner dans de nombreux endroits, mais le défi est qu’elles doivent être ancrées dans le contexte local, ce qui me semble très courant dans le domaine de la gestion de l’eau. » 

Chaque projet de gestion de l’eau doit être adapté à l’environnement local. Ce qui fonctionne dans un endroit peut ne pas convenir dans un autre. Il n’existe pas de solution unique applicable à tous les projets.  

« Nous disons souvent aux entreprises qu’il vaut mieux commencer et apprendre au fur et à mesure que d’attendre d’avoir les réponses avant de commencer à agir sur l’eau, car la situation ne va pas s’améliorer », déclare Sarah.  

« Il s’agit d’avancer à petits pas, d’explorer les possibilités et d’apprendre des autres. Ensuite, il faut passer à l’échelle supérieure, se développer à partir de là et faire appel à d’autres partenaires pour accéder aux fonds, aux connaissances et à l’expertise. » L’amélioration continue est un élément essentiel de la gestion de l’eau. Il s’agit de cibler les pratiques exemplaires et de mettre en place un plan pour y parvenir. L’accent mis sur l’apprentissage continu et l’adaptation des pratiques peut renforcer les efforts déployés pour atteindre les résultats souhaités.